Jardin

Regardant enfin l’homme se dressant devant elle de toute sa grandeur et sa majestueuse prestance, elle s’agenouilla comme il en était coutume et fit la petite prière recommandée pour la dédier à son Dieu. Elle se releva prestement en secouant sa fine robe de soie noire laissant son corps blanc nacré se mouler avec une perfection sans équivoque avec la tenue presque diaphane. Elle secoua sa tête en faisant rouler en cascade ses cheveux soyeux et souple. Elle fit un petit sourire de circonstance et dit d’une voix douce :

-Je vous aie convoqué pour discuter affaire…

Mais quel genre d’affaire… Le fait que les fanatiques la déshabillait de leurs yeux pervers même affamés… Que leur âme était recommandée pour faire en sorte qu’il la laisse tranquille… Qu’elle n’avait jamais cesser de penser à la rencontre prochaine entre elle et lui… Qu’elle était elle-même un fanatique qui désirait l’attention de son Dieu plus que tout au monde…

Elle était folle, on pourrait le discerner seulement en lisant ses pensées qu’elle dissimula avec habileté. Elle était un peu nostalgique surtout le fait qu’elle ait devant elle pour la première fois un Dieu… pas n’importe lequel… son Dieu… Celui qu’elle vénère depuis toute jeune. Parfois le hasard était si imprévisible… mais n’est-ce pas le hasard pour rien?...

Si ce ne serait de sa contenance, elle serait l’à l’observer avec la bouche grande ouverte avec un dégoulli de bave… Il faisait vraiment effet… surtout pour son âge que dire quand on est une adolescente en pleine maturité et recherche l’homme de ses rêves… que surtout elle avait devant elle… mais c’était son Dieu et elle se refuse elle-même de pouvoir y penser, même si des fois elle y pense sans même le vouloir… Sans vraiment y porter attention… mais n’importe qui pouvait tomber sur ses pensées… n’importe qui de malsain surtout…

Ressortant enfin de sa petite réflexion, elle ajouta par la suite d’une voix tout aussi clame et douce :

-Affaire auquel les prêtres… elle rougit un peu mais cela ne dura que quelques secondes… que les prêtres sont un peu… Elle déglutit et articula… ils sont dérangeant surtout lorsqu’ils ont un regard ascenseur et dévore des yeux tout ce qui bouge… Je parle pas seulement en mon nom, mais aussi en celui de mes sœurs…

Regardant dans les yeux d’Athanatos, elle soupira… C’était presque pénible de l’entendre dire qu’elle devait par elle-même remédier à la situation, mais n’était-elle pas grande prêtresse pour rien, elle le savait qu’elle devait affronter tôt ou tard ceux là… Mais même si elle avait une peur affreuse des hommes, elle pouvait certainement péter leurs bulles à ceux là…

Si elle pensait à régler le compte aux prêtres alors son subconscient exprimait d’autre chose, peut-être de plus intime, mais qu’est-ce qui la laissait ainsi penser à cela. Elle n’avait sûrement aucune chance, aucune taille d’être femme d’un Dieu pourtant aimé et détesté en même temps. Et qui plus est qu’elle se surprit à le détailler avec une minutie qu’elle ne se connaissait que seulement s’il y avait une situation critique ou pressante.

Alors elle commença par son visage. Un visage fin, une délicatesse sans équivoque qui paraissait s’être fait sculpter dans l’albâtre d’une pierre blanche et lumineuse. Ses yeux qui pourtant en étaient comme les autres avaient leurs parts du mystère. L’œil au complet d’un noir corbeau, d’un noir presque affolant, même provocant de la pupille à l’iris, mais n’était-ce pas cela qui la charmait au plus haut point?… Elle examina les sourcils qui se contrastaient avec ses yeux et ses cheveux d’un noir de nuit sans nuage. Ses yeux exprimaient une sagesse aussi vieille que le monde et l’âge qu’elle pourrait lui donner étant fortement alentour des vingt ans. Ne s’attardant pas trop à son visage, ses yeux glissèrent à sa stature imposante, son corps qui semblait svelte à cause des vêtements noirs, mais qui se cachaient sûrement un corps herculéen, de muscles saillants et fermes… son corps prenait une forme de « V », une perfection que l’on ne voyait jamais chez les humains, mais seulement du genre des gens de son espèce, des races divines...

Mais ce qui l’intriguait le plus profondément c’était ses yeux, des yeux noirs scrutateurs, des yeux qui pourraient quasiment prendre la signification de puits sans-fin, d’un néant, même qu’elle était incapable d’y voir son propre reflet se qui était anormal… En fait ce qui était anormal, c’est qu’elle restait planter devant celui-ci sans même parler, sans même discuter… Qu’elle stupide raison de vouloir parler à celui-ci que pour seulement une raison aussi… Elle ne dit rien sachant fort bien qu’il lisait ses pensées, et qu’autrement il irait plus profondément dans ses pensées et ses sentiments s’il le souhaitait, alors elle prit une bouffée d’air humide et dit d’une voix tendre :

-En fait j’ai l’intention de faire ce que vous m’avez conseillez Atha.

Elle réfléchissait, mais à quoi? Comment pouvait-elle seulement… Une idée lui vint à l’esprit, mais elle espérait qu’elle allait marcher. Elle se leva et alla s’approcher de lui un peu plus, sauf qu’elle se planta face première au sol. Elle étouffa un juron et venait de se rendre compte que ça cheville venait de faire un son désagréable…(ce n’était pas ce qu’elle a planifier « by the way », lollllll)

Pendant qu’elle tombait dans une espèce de néant, elle se traitait de tous les noms possibles… Comment a-t-elle pu se fouler une cheville à pareil moment, si ce n’avait pas été de son orgueil, elle aurait sûrement courut de toutes ses forces loin du Dieu et pleurer plus loin, mais son visage n’affichait que seulement une grimace de souffrance. Elle jurait qu’elle l’avait fait par exprès, mais le hasard avait ses raisons… non?

Soudainement, quand elle se releva, l’intrus qui c’était infiltrer dans ses pensées les lisait comme un livre ouvert, son teint blanc comme la mort avait prit celle d’une rose en pleine fleuraison. Elle regardait le sol, sentit un grand soulagement dans sa blessure, comme si la plaie intérieure c’était couturisée. Mais cela n’empêchait pas qu’elle avait un malaise qui grandissait, elle savait qu’il venait de lire ses pensées… Elle le savait qu’elle avait risqué quelque chose en pensant à lui. Mais venait-elle de sacrifier un amour impossible… il devait sûrement se moquer d’elle, même si cela ne paraissait pas sur son visage impassible.

Elle recula prestement et regretta de l’avoir appeler, elle regretta d’avoir même commencer à l’aimer… Elle se rappelle comment elle était tombée amoureuse de lui…

<<...Elle avait environ les 9 ans. Et déjà, elle recevait son enseignement religieux, déjà… même que pendant qu’elle marchait dans les couloirs, un prêtre la suivait sans cesse et elle avait peur. Pendant longtemps, elle ne dormait plus, elle faisait de l’insomnie. Un soir pendant qu’elle marchait rapidement dans le couloir, elle fût bâillonner et fût amener dans un jardin, oui le même jardin mais qui était plus miteux dans ce temps là. C’était un homme, le même homme, l’homme de ses cauchemars, l’homme qui ne cessait de l’approcher, qui la déshabillait du regard tout le temps. Cette fois-ci, il l’a tenait comme une victime dans un coin, dans la nuit.

Furieusement, elle se débattait tandis qu’il en profitait pour faire les plus grandes écœurantries possible… Il lui déchirait en lambeau ses vêtements un par un, un soif quasiment inhumaine, c’était affreux… il l’embrassait sauvagement, tandis qu’elle pleurait de plus belle. Déjà, il avait les pantalons à terre, déjà il s’approchait d’elle avec le regard animé d’une soif qu’il n’avait pas pu retenir bien longtemps. Il l’a tripotait, et s’étala de tout son long sur elle, en chuchotant des mots doux pour la faire taire.

La lumière fût et l’homme surpris se releva pour regarder qui venait le déranger pendant qu’il allait s’assouvir dans la petite fille sans défense qu’elle était. Une arc de lumière vint frapper l’homme de plein fouet et le réduisit en cendre instantanément, il allait sûrement se retrouver dans l’abysse pour sa perversité… seulement, elle était sur le sol froid, elle pleurait silencieusement. Comme par magie, elle fût soulever avec une douceur presque chagrine. Elle se rappelait d’avoir vu le Dieu Athanatos, il l’avait aidé, elle…>>

Elle se rappelait de cela comme hier, sûrement qu’Atha ne se rappelait plus que c’était elle qu’il avait sauvé de la folie, du traumatisme… mais l’homme qui l’avait sauvé avait les mêmes traits, traits pour traits, beauté pour beauté… Elle dit d’une voix chagrine, mais qui restait quand même calme :

-Vous avez lu mes pensées, n’est-ce pas?

Son regard avait une expression compatissante, mais dans ses yeux… elle avait le même regard que l’autre fois, il y a sept ans, mais cette fois-ci, la chose ou l’élément qui régnait dans ses yeux étaient plus puissant, plus intense, c’était magnétique tout comme ses beaux yeux aigue-marine. Elle acquiesa en hochant de la tête incapable de faire franchir un seul mot de ses lèvres roses…

Même si elle regardait un néant aussi sombre de l’univers, elle aimait voir ce que ce néant pouvait cacher, ce qu’il pouvait garder enfoui sous un tas de chair humaine et solide. Elle le savait que c’était un immortel, mais est-ce que cela l’empêcherait seulement de lui donner en retour ce qu’elle réclame depuis sept ans? Cela semblait stupide comme mot, mais même ce mot là ne vaut pas la fortune la plus désirée et surtout rien n’achète ce mot là… Rien de rien, pas même l’argent qui a le pouvoir assurer ne peut l’acheter.

Un petit sourire se dessina sur son visage d’albâtre. Et enfin, elle dévoila ses dents blanches dessinées à une perfection près. Elle avança et se demandait si elle avait assez d’audace pour se permettre de faire ce qu’elle allait faire. Elle continua à avancer et s’arrêta enfin devant lui. C’est vrai que de loin on pouvait voir qu’il était grand, mais maintenant il avait un charme et une prestance énorme voir titanesque, mais c’était un Dieu, fallait bien qu’il aille quelque chose pour être vénérer comme il l’est depuis longtemps.

Elle referma ses bras sur lui et le sentit sous sa peau, il était à peu près comme tous les hommes, mais par ces pores de peau respirait un parfum doux et chaud, de musc… d’homme. Elle accota sa tête contre son épaule et resta planté là. Son sourire qui avait été suspendu à ses lèvres resta, mais maintenant dans la nuit venante, elle pleura. Elle pleura dans ses bras parce qu’il était le seul toit qu’elle n’avait jamais eu de ça vie. Ses parents… Elle ne les a jamais vraiment connus, mais elle… elle était triste… triste, seule et elle souffrait. C’était une explication moche pour bien des gens qui n’ont jamais eu de parents, mais à chaque fois que l’image d’une jeune fille ou garçon avec leurs familles s’imposait devant ses yeux, elle se retenait, voir même faisait un effort surhumain pour ne pas pleurer ou défaillir sous la solitude qu’elle gardait comme un fardeau, c’était lourd et si elle ne pouvait pas le partager avec personne, il y avait des grosses chances qu’elle meure… meure d’un chagrin qui restait bien implanté dans son cœur.

Plus elle y repensait, plus son chagrin s’écoula comme un flot rejoignant son ruisseau et son ruisseau, sa rivière… elle serra son étreinte plus fort et se nicha le bout du nez sur son épaule. Elle murmura d’une voix faible ternie par la misère et solitude :

-Me… Merci… Atha… Mer…ci pour t… tout…

Elle ferma les paupières et respira son doux parfum envoûtant pendant qu’elle rêvait à la brise du matin, la rosée sur les fleurs des champs, la douce caresse du soleil sur la peau, la douceur que la nature avait à offrir à celui ou celle qui en prenait soin, qui tenait à voir chaque jour revenir et prendre enfin le dessus d’une nuit effrayante, d’une nuit presque ardue et dure…

<<...Elle ouvrit enfin les yeux et le regarda comme pour la première fois de sa vie…>>

Toujours lové dans ses bras musculeux, elle semblait être dans son petit sanctuaire qu’elle c’était créée quand elle était plus petite. Elle marcha nonchalamment, de sa manière féline telle un petit chat en train de couvrir sa proie du regard. Elle continuait de marcher sur les tapis d’un noir étoilé et doux comme du velours, enfin elle ose lever la tête vers ce qui semblait être la tapisserie de ses souvenirs. Il y en avait beaucoup, de la mort à ses parents de jusqu’à aujourd’hui, beaucoup de lui aussi, c’est ainsi qu’elle prit le temps de les regarder un à un avec un des mouvements minutieux et calculés. Atha en faisait partie, elle l’avait déjà vu auparavant quand elle était dans le besoin, il était toujours là… Celle-ci réintégra son corps et dit d’une voix moqueuse parsemé de hoquet :

-Je crois que tu as… déjà commencé, mais ça ne t’… empêche pas de continuer… ça me ferait vraiment plaisir que tu le fasses…

Voyant qu’elle semblait défaillir, elle se cramponna à lui, de toute ses forces. Elle avait toujours eu un petit problème avec les émotions fortes, de plus c’en faisait encore plus à cause d’Atha. Elle radotait incessamment qu’il n’était pas réel, mais elle serrait dans ses bras ce qui était impossible qu’il n’existe pas. S’il savait comment elle… Elle cessa aussitôt de penser encore une fois à lui, sinon il s’aurait trop de chose qu’elle ne voulait pas qu’il sache. Même s’il avait accès à ses pensées en tout temps, elle n’allait certainement pas le laisser faire une deuxième fois, pas sans l’avoir battu dans son labyrinthe spirituel…

Pendant qu’un débat prenait place à l’intérieur de sa conscience, son âme toujours en suspend dans son corps était submergé par une chaleur enivrante. C’était beau et elle aimait cela. Elle prit doucement la main droite d’Atha et la mit sur son cœur. Elle prit la gauche et la mit sur sa tête, elle dit tout en s’approchant de son visage à environ 5cm :

-Qu’est-ce que tu ressens dans mon cœur? Tu peux me dire si de ton côté c’est la même chose?

Eva semblait rêver. Un rêve plus beau que tout ce qu’elle aurait pu imaginer, ce qu’elle avait voulu, esclave de son rêve le plus cher; le plus secret. Elle resta longtemps accroché à son étreinte; à ses bras sécuritaires; à ce qu’elle réclamait de plein droit. Son amour semblait s’étendre à travers toutes les cellules, toutes les pores de sa peau si délicate et si parfumée. Les lèvres roses toujours collées contre celles de son amant lui faisait glisser le long de son échine des frissons de plaisir. Elle ne savait plus quoi penser… Sérieusement, elle embrassant la personne qu’elle aimait, qui plus est son Dieu. C’était fou, mais bel et bien réel. La jeune adolescente de seize ans était heureuse, atteinte d’une joie presque hystérique. Son visage blanchâtre était rosé sous les coups des émotions qui la secouait doucement. Elle continuait toujours de l’embrasser avec ferveur comme si elle en dépendait entièrement, comme si elle en voulait plus, encore, beaucoup, infiniment, pour l’éternité, mais à regret ce beau moment devait se terminer par la fin du baiser. Elle hésita un instant et décolla ses lèvres. Son regard gris violacé, lequel qui faisait fondre le cœur le plus dure et froid, le plus cruel, le plus belliqueux le regarda aimablement. Elle appuya son épaule contre celle d’Atha et glissa sa main sur sa mâchoire, il semblait être sculpté par un maître, son visage lisse, parfait! Elle l’avait maintes fois vu. Cette fois-ci elle allait au travers des yeux de son Dieu et décela un autre type de passion dans ses yeux d’ébènes. Elle y resta suspendue en détachant lentement chaque syllabe et ajouta de sa voix frébile et mélodieuse :

-C’est beau n’est-ce pas? Plus beau que les limbes et le néant de ton monde, tes seules maîtresses… Je suis là et je resterai pour toi, je suis ta maîtresse…

Elle était faite, bel et bien soumise, elle était folle d’un Dieu depuis toute petite en y étant une obsession qui lui déchirait les entrailles. La solitude semblait presque invisible en cet instant. Elle effleura aveuglément la peau scintillante de l’immortel et remonta avec ses lèvres jusqu’au siennes en l’embrassant avec cet amour presque sauvage. Elle semblait attendre quelque chose de sa part un signe. Eva sentait sa cape de velours noir lui peser lourdement sur les épaules. Elle détacha la broche argentée, d’un coup de vent la cape s’envola lécher les dalles de granites grises et blanches formant plusieurs mosaïques. Sa robe noir comme de la suie était décolleté de devant comme l’arrière. Le bas de la robe pâlissait du noir à l’acier, de l’argenté au blanc. Son collier était en argent –le joaillier l’avait travaillé avec une ardeur presque surhumaine. Les maillons entrelacés pour former des fleurs avec de l’onyx, des perles et des améthyste. Sa robe pourtant simple semblait être d’une beauté incommensurable. Comme cet instant semblait magique, comme il semblait féerique…